Enjeux urbains de la patrimonialisation. La patrimonialité en questions. Programme 2014-2018 du groupe PARVI
Sous le titre Les paysages de la patrimonialisation, la programmation 2009-2013 de PARVI a sondé les manifestations du patrimoine bâti dans un univers urbain de moins en moins historicisé, du fait de la dissolution de cultures communes et d’un « ordre du temps » (Kosseleck) logé à l’enseigne du « présentisme » (Hartog). Cette programmation pouvait se résumer par deux questions : quel est le devenir du patrimoine en l’absence de passé partagé et, conséquemment, comment la patrimonialisation a-t-elle évolué et se transforme-t-elle en milieu urbain ?
Pour répondre à ces questions, PARVI a mis en place un bilan transdisciplinaire et intersectoriel des savoirs et des savoir-faire, afin de suivre, non pas la disparition, mais plutôt la prolifération des représentations patrimoniales. Nous avons voulu en comprendre les ressorts, à la lumière de patrimonialisations plus anciennes qui pouvaient en expliquer les motifs, ainsi qu’en rapport avec des phénomènes urbains qui semblaient corolaires, pour être eux aussi accrochés à une rhétorique de l’identité et de la représentation collective. Ce sont de telles incursions dans l’imaginaire urbain et sa constitution historique qui nous ont incités, alors que nous nous trouvions à convier un nombre sans cesse croissant d’approches et de disciplines, à renouveler la programmation de PARVI autour des phénomènes de représentation tout en maintenant le cap sur les patrimonialisations, dont la diversification des manifestations et des mécanismes, de même que les impacts physiques et sociaux notables, nous incitent à repenser et à redéployer notre multidisciplinarité.
Voilà pourquoi PARVI vise maintenant à explorer dans leur ensemble les enjeux urbains de la patrimonialisation à l’heure du « patrimoine culturel ». Nous nous tournons ainsi vers la patrimonialité, ses soubassements et ses effets, dans une perspective à la fois théorique, historique et praxéologique.