Ce partenariat noué en 2024 entre la Chaire et la Cité de l’énergie de Shawinigan vise la conception et la documentation de l’exposition inaugurale et permanente du Musée canadien de l’aluminium, en considérant plus particulièrement l’aluminium en tant que phénomène historique et culturel au Canada. Il est né de la proposition de la Cité de l’énergie de Shawinigan (CÉS) de donner une vocation pérenne et conforme à sa mission à l’un des immeubles de la première aluminerie du Canada, le Lieu historique national de l’Ancienne-aluminerie-de-Shawinigan, dont la CÉS est propriétaire. Approchée par les responsables de ce complexe muséal pour recenser, documenter et contribuer à la scénarisation des contenus de l’exposition et des activités de médiation du musée, nous avons proposé de constituer ce projet, tel qu’il est soumis au CRSH, afin d’y intégrer des dimensions scientifiques et un volet de formation doctorale et postdoctorale multidisciplinaire. Cela, et les activités que le projet définit à cet effet, contribuera à définir une offre muséale innovante sur les scènes québécoise, canadienne et internationale, tout en comblant des lacunes importantes sur le plan des connaissances, en favorisant le redéploiement des savoirs grâce à un cadre problématique renouvelé et en participant à l’exploration des dimensions critiques de la patrimonialisation grâce aux méthodes et aux participations qu’il mobilise.
En effet, bien que le Canada ait été pendant une part majeure du XXe siècle le principal producteur d’aluminium, ce métal le deuxième plus utilisé dans le monde et qu’il soit toujours en tête de file (4e) du fait de la production du Québec, l’aventure aluminière québécoise et canadienne reste peu connue et risque de tomber dans l’oubli, particulièrement pour sa portion historique qui soulève aujourd’hui des défis de documentation importants. Ce problème est d’autant plus critique que les travailleurs et les travailleuses, qui ont jalonné cette histoire, sont eux-mêmes relégués à l’arrière-scène par les fermetures et les reconfigurations qui ont affecté cette industrie. Il semble donc naturel de mettre à profit l’héritage matériel de celle-ci, y compris les murs de la première aluminerie canadienne, pour revaloriser le rôle social et la parole de ces personnes et de leurs communautés, particulièrement en intégrant leur participation à un narratif scientifique, informé et original sur l’aluminium, centré sur le Québec, le Canada et Shawinigan. C’est ce qu’aspire à construire ce projet.
Pour y parvenir, il fait intervenir avec nous, selon ses diverses phases, le chargé de projet de la CÉS, ainsi qu’une équipe constituée de trois collaborateurs en muséologie et médiation, en ethnologie et en histoire de l’aluminium. Surtout, il conjugue la mission de la CÉS et celle de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, par la participation de deux étudiantes de 3e cycle, dont une, en muséologie, coencadrée par le partenaire, tout comme la stagiaire postdoctorale responsable de la collecte de récits et des contenus identifiés en conséquence. Ces activités ont reçu l’appui de MITACS à deux stages, qui s’ajoutent à la contribution de la CÉS, ainsi qu’à celle du CRSH, permettant à la Chaire de proposer une exposition permanente d’envergure, deux stages de formation, plusieurs présentations dans des milieux scientifiques et professionnels, ainsi que, selon les financements, un catalogue publié et un colloque international.