Associé à la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain, le Laboratoire recueille, archive, analyse et partage des données géolocalisées sur le patrimoine immobilier, au Québec et dans le monde. Il modernise ainsi l’infrastructure mise en place lors de la création, en 2001, de la Chaire.
Dans le contexte de la programmation 2022-2029, le Laboratoire veut redévelopper la recherche transdisciplinaire sur le patrimoine immobilier et accroître son impact dans la société civile. Pour cela, il favorisera la perception du patrimoine comme un agent de développement durable, juste et équilibré, et apportera des solutions au problème persistant de l’appropriation sociale du patrimoine, notamment en élargissant la participation des utilisateurs et en rapprochant l’identification et l’interprétation patrimoniales des contextes et des milieux de vie de notre époque, selon une approche sensible aux enjeux de désindustrialisation et de décolonisation.
Pour atteindre ce but et ces objectifs, le Laboratoire, 1° considère comme un tout non hiérarchisé ce qui relève de la matérialité du patrimoine et ce qui relève de son imaginaire social. Il décuple donc les capacités de recherche, d’une part en soutenant l’acquisition et l’analyse polyvalente d’un grand nombre de mégadonnées sur le paysage construit, sa création, son aménagement et sa conservation et d’autre part, grâce à la géolocalisation, en permettant l’examen de ces données à partir d’une perspective locale ou selon un point de vue global et transnational. 2° le Laboratoire associe les utilisateurs en les rejoignant dans leur milieu social ou professionnel. Il intensifie et valorise ainsi la participation des citoyens, des professionnels ou responsables des politiques, d’une part en les incitant à contribuer de diverses manières à l’énonciation des questions ou à la documentation et d’autre part en élargissant la considération du patrimoine à son environnement physique, économique et social. Ce faisant, le Laboratoire 3° soutient la théorisation enracinée, particulièrement autour de politiques et de pratiques locales de valorisation du patrimoine, en y rendant utile la recherche grâce à la qualité de ses produits audiovisuels et de ses interfaces numériques publiques, en ligne, et de leur apport facilitateur au partage et à la mise en discussion des données sur le terrain.
Centré sur une plateforme de cartographie fine (deep mapping) multiscalaire, participative et publique, le laboratoire réunit, en amont, une infrastructure de collecte et d’archivage qui alimente cette plateforme et, en aval, une infrastructure de mobilisation, qui encadre la participation à la recherche des partenaires et suscite leur engagement. L’infrastructure d’amont (1 et 2) est constituée principalement d’équipements de capture audiovisuelle, dont un studio d’enregistrement de récits de vie et de pratique, et du matériel photographique de documentation sur le terrain. L’infrastructure d’aval (2 et 3) repose principalement sur l’intégration des données recueillies et de propositions de résultats, dans des véhicules d’échanges participatifs in situ, par l’entremise du matériel informatique et logiciel approprié (design graphique, montage et postproduction, etc.).
Inscrite en droite ligne des préoccupations soulevées en 2020 par le Vérificateur général du Québec, la recherche, en tirant parti du positionnement culturel distinct du Québec, contribuera à la résolution des problèmes structuraux de gestion du patrimoine immobilier par l’État en la recadrant et en modernisant le discours public. Elle formera des chercheurs et des intervenants plus sensibles aux enjeux sociaux du patrimoine, dotés d’habiletés transdisciplinaires de pointe, à l’heure des humanités numériques, pour créer et mobiliser les savoirs localement et internationalement.