Les églises du Québec

Plans églises

Le « plan églises » de la CRC en patrimoine urbain est en quelque sorte né à Québec, à l’Université Laval, au début des années 1990. À cette époque Luc Noppen et Lucie K. Morisset avaient préparé une étude sur les églises de la capitale (Lieux de culte sur le territoire de la ville de Québec, Ville de Québec, Service de l’urbanisme, Division du design et du patrimoine, août 1994, 733 p.) en vue de mieux les connaître et de planifier leur valorisation. Il s’agissait alors d’analyser et d’hiérarchiser les monuments, de prévoir l’investissement dans l’entretien et d’évoquer leur potentiel d’utilisation. Ce travail avait, à l’époque, permis de raffiner les documents d’urbanisme encadrant l’avenir de ce corpus ecclésial et favorisé l’amorce de discussions entre le maire Jean-Paul L’Allier et l’archevêque de Québec, Mgr Maurice Couture. Il avait notamment permis d’inscrire le patrimoine à caractère religieux dans le programme provincial/municipal d’infrastructures, ce qui a facilité ensuite la création du Conseil du patrimoine religieux du Québec.

À Montréal, ces travaux ont eu une suite lorsque Luc Noppen s’est mobilisé en faveur de la sauvegarde et de la valorisation du site paroissial de l’église Sainte-Brigide-de-Kildare, en 2005 (projet qui sera complété en 2018 après un investissement public de 23 millions $). En 2007, il a déposé auprès du regroupement des CDEC de Montréal un premier projet de « plan églises » ; il s’agissait alors d’analyser le potentiel patrimonial et de mise en valeur des sites paroissiaux et conventuels de Montréal pour favoriser des projets culturels et communautaires. Ce plan n’a pas eu de suites, notamment après l’abolition des CDEC.

De ces initiatives est né le « plan églises » de la Vallée du Haut-Saint-Laurent qui a eu cours de 2015 à 2017, avec l’appui financier de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de cette région et de la CRC en patrimoine urbain de l’UQAM. Ce projet-pilote, qui est venu en aide à une dizaine de municipalités en vue de convertir leur église en équipement communautaire, sportif ou culturel, a permis de développer une méthode d’intervention, diffusée à travers plusieurs textes et « séminaires régionaux sur l’Avenir des églises ». Au-delà des cas précis, ce projet a surtout permis de mobiliser les élus et acteurs du patrimoine pour qu’ils se préparent à l’inévitable fermeture de leur église paroissiale.

Depuis, sous la direction de Luc Noppen, une équipe de la Chaire prête son concours à plusieurs projets de reconversion d’églises à des fins culturelles et communautaires, à travers le Québec. Ce travail est fondé sur une vaste base de données qui cerne et documente la situation des églises et sur une connaissance approfondie de quelque 600 cas de conversion qui ont déjà eu cours ; il est inspiré aussi par une connaissance de la situation des églises à travers l’Occident chrétien. Le réseau que la CRC en patrimoine urbain a établi à l’international, via des congrès, colloques, échanges et stages, permet des échanges fructueux dans des milieux où l’expertise du Québec est bien reconnue.

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