Mémoires d’Arvida

Capitale historique de l’aluminium, Arvida est une cité-modèle et une ville industrielle planifiée fondée par l’Aluminum Company of America en 1926, aux abords de la rivière Saguenay, dans la province de Québec, et développée au long du vingtième siècle par l’Aluminum Company of Canada, devenue l’Alcan.

Arvida s’inscrit dans la tradition occidentale des utopies sociales et des cités modèles qui, depuis la fin du dix-huitième siècle, ont voulu offrir à des travailleurs des conditions optimales d’épanouissement individuel et social. Parmi les nombreux exemples, plus souvent rêvés que réalisés, que ce genre de la ville industrielle planifiée convoque, Arvida s’inscrit dans le groupe plus restreint des « villes mono industrielles », « villes de compagnie » ou company towns. Il s’agit d’ensembles plus ou moins organisés mis en place autour d’une industrie unique, souvent caractérisés par leur statut de « villes fermées » qui réfère à l’emprise de la compagnie sur l’organisation sociale, politique et matérielle des lieux et à leur isolement. En effet, ces établissements, sauf quelques exemples notoires, naissent plus fréquemment dans l’hinterland où les attire l’exploitation de ressources naturelles. En Amérique, où elles ont ainsi jalonné la conquête des frontières, les company towns du dix-neuvième et du vingtième siècle sont toutefois plus régulièrement connues au titre de « paper cities », ou « villes de papier » : annoncées souvent avec grandiloquence par quelque industriel désireux d’obtenir des appuis politiques ou financiers, elles n’ont que rarement atteint les qualités dont les enluminait leur projet. Arvida a, elle, été bel et bien construite, jusqu’à atteindre « an ideal of perfection which all town planners cherish », comme l’annonçait le Town Planning Institute of Canada. Citée en exemple par des dizaines d’études, de chroniques, de manuels et d’ouvrages de référence, tant en Amérique qu’en Europe, la ville, créée de toutes pièces en 1926, s’est acquis, en moins d’un quart de siècle, l’enviable réputation de « Model City Built by Aluminum Industry » et de « Ace Company Town » ; « For those who see company towns as modern forms of feudalism », concluait le Saturday Night de Toronto en 1949, « Arvida is welcome relief ».

Arvida se distingue sur la scène internationale par la qualité et l’envergure de son plan urbain et de son paysage architectural, par la variété et le caractère soigné de ses paysages urbains, par son habitat ouvrier unique dans l’éventail des cités industrielles planifiées, par sa contribution au catalogue de l’histoire de l’architecture canadienne, ainsi que par l’innovation de sa construction et par son remarquable état de conservation. Tout en marquant la contribution significative du Québec et du Canada à l’architecture et à l’urbanisme dans le monde, l’ancienne ville de compagnie, qui a marqué tant le développement régional que le paysage économique et architectural canadien, se distingue aussi par son importance historique unique, puisque c’est ici, dans ce qui était à l’époque la plus importante aluminerie du monde occidental, qu’a été produite une part majeure de l’aluminium qui a soutenu l’effort de guerre canadien et permis aux Alliés de gagner la Deuxième Guerre mondiale.

La cité-modèle est préservée dans un remarquable état, grâce à des mesures de protection novatrices promues par la municipalité, mais aussi du fait de l’incomparable attachement des Arvidiens pour leur ville.

L'histoire d'ARVIDA

Capitale historique de l’aluminium, Arvida est une cité-modèle et une ville industrielle planifiée fondée par l’Aluminum Company of America en 1926, aux abords de la rivière Saguenay, dans la province de Québec, et développée au long du vingtième siècle par l’Aluminum Company of Canada, devenue l’Alcan.

Arvida s’inscrit dans la tradition occidentale des utopies sociales et des cités modèles qui, depuis la fin du dix-huitième siècle, ont voulu offrir à des travailleurs des conditions optimales d’épanouissement individuel et social. Parmi les nombreux exemples, plus souvent rêvés que réalisés, que ce genre de la ville industrielle planifiée convoque, Arvida s’inscrit dans le groupe plus restreint des « villes mono industrielles », « villes de compagnie » ou company towns. Il s’agit d’ensembles plus ou moins organisés mis en place autour d’une industrie unique, souvent caractérisés par leur statut de « villes fermées » qui réfère à l’emprise de la compagnie sur l’organisation sociale, politique et matérielle des lieux et à leur isolement.

En effet, ces établissements, sauf quelques exemples notoires, naissent plus fréquemment dans l’hinterland où les attire l’exploitation de ressources naturelles. En Amérique, où elles ont ainsi jalonné la conquête des frontières, les company towns du dix-neuvième et du vingtième siècle sont toutefois plus régulièrement connues au titre de « paper cities », ou « villes de papier » : annoncées souvent avec grandiloquence par quelque industriel désireux d’obtenir des appuis politiques ou financiers, elles n’ont que rarement atteint les qualités dont les enluminait leur projet. Arvida a, elle, été bel et bien construite, jusqu’à atteindre « an ideal of perfection which all town planners cherish », comme l’annonçait le Town Planning Institute of Canada. Citée en exemple par des dizaines d’études, de chroniques, de manuels et d’ouvrages de référence, tant en Amérique qu’en Europe, la ville, créée de toutes pièces en 1925, s’est acquis, en moins d’un quart de siècle, l’enviable réputation de « Model City Built by Aluminum Industry » et de « Ace Company Town » ; « For those who see company towns as modern forms of feudalism », concluait le Saturday Night de Toronto en 1949, « Arvida is welcome relief ».

Mémoires d'ARVIDA

« Mémoires d’Arvida » est un projet de collecte des récits de vie des Arvidiens et des Arvidiennes de longue date qui ont vu se construire et se développer la cité industrielle planifiée au long du XXe siècle. Le projet est mené par PARVI, le Groupe interuniversitaire de recherche sur les paysages de la représentation, la ville et les identités urbaines de l’Université du Québec à Montréal, en collaboration avec la Corporation de développement économique et culturel d’Arvida et avec l’appui du Programme Nouveaux Horizons pour les aînés, du Forum canadien de recherche publique sur le patrimoine, de la Ville de Saguenay et du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. « Mémoires d’Arvida » veut soutenir la conservation et la valorisation du patrimoine d’Arvida en constituant une archive des souvenirs de ceux qui ont habité et connu la ville et en diffusant ces éléments patrimoniaux par divers moyens, dont une exposition virtuelle.

Directrice scientifique : Marie-Blanche Fourcade

Exposition : D’idées et d’aluminium. Arvida, une utopie, un milieu de vie, un patrimoine

D’idées et d’aluminium. Arvida, une utopie, un milieu de vie, un patrimoine
Salle Arthur-Vining-Davis, Arvida, du 15 mai au 15 septembre 2011
Sous la direction de Marie-Blanche Fourcade et Lucie K. Morisset

Cette exposition a été dédiée aux milliers de citoyens qui ont habité Arvida tout au long du XXe siècle et pour qui l’urbanisme et l’architecture uniques de la cité-modèle accompagnent d’inoubliables souvenirs.

Actualités

Publications