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14 octobre 2009

Les couvents du Québec. Renaissances – ARQ no. 148

Les couvents du Québec : Renaissances

Un numéro spécial de la revue Architecture-Québec dirigé par Luc Noppen et Lucie K. Morisset

  • « Omniprésents couvents: quelques balises pour cerner le phénomène » p. 10-13
  • « Les couvents comme patrimoine » p. 14-17
  • « Naître et renaître encore, entre les mains d’architectes » p. 5
  • « Les premières conversions de couvents » p. 18-29
  • « Des conversions » p. 30-39
  • « La mémoire des religieuses: la maison Saint-Gabriel » p. 45-48

Selon la Conférence religieuse canadienne, on compte au Québec environ 150 communautés religieuses. « Environ », en effet, car on sait peu du portrait global de cet univers dans notre société, moins encore du paysage architectural que l’omniprésence historique, dans la province, des prêtres, pères, frères, sœurs, missionnaires et autres religieux a légué aux villes et villages québécois. Ces couvents – pour désigner par un terme générique les établissements dévolu à l’habitat des communautés religieuses, dans lesquels celles-ci ont poursuivi leur mission, contemplative, éducative ou hospitalière, par exemple – ont pourtant jalonné l’évolution de la pratique de l’architecture au Québec, jusqu’à dominer l’œuvre de certains architectes ; parmi ces immeubles, on trouve aussi souvent les plus anciens héritages conservés à ce jour.
Plusieurs couvents ont disparu, au fil du temps, simplement incendiés ou abandonnés, défavorisés par la modernisation des missions sociales des communautés religieuses. Une large proportion des bâtiments a fait l’objet de réaffectations diverses qui ont entraîné des modifications plus ou moins importantes de leur figure architecturale et appelé, souvent, une bonne dose de créativité : que ce soit pour répondre aux besoins des communautés religieuses ou pour reprendre en main les lieux que celles-ci rendaient à la société, des architectes québécois ont conjugué respect et innovation. Que près des deux tiers des couvents inscrits au Répertoire du patrimoine culturel – la plupart pour être sis dans un arrondissement historique ou un site du patrimoine, où ils pullulent – aient ainsi fait l’objet de conversions est révélateur.

Le chemin n’est toutefois qu’à peine amorcé : si l’effectif des communautés religieuses n’atteint plus que le quart de ce qu’on dénombrait au début des années 1960, il faut aussi considérer les pressions du développement et du redéveloppement urbains sur les bâtiments, sur leurs territoires stratégiquement positionnés ou sur leurs grands jardins pour entr’apercevoir les débats patrimoniaux et les défis architecturaux qui s’annoncent. Les nouvelles du Québec font alors écho à un phénomène planétaire : incendie impromptu d’un monastère ; vaste et coûteux projet de restauration et de mise en valeur d’un autre ; transformation contestée et classement opportun de celui-ci ; acquisition universitaire, puis abandon de celui-là, appelé à accueillir de luxueux appartements en copropriété. Toutes controverses qui font écho aux manchettes belges, brésiliennes, espagnoles, étasuniennes, françaises, etc. récemment démultipliées.

Le problème comporte, certes, de multiples facettes : mais il commence et finit souvent sur une table à dessin. À l’heure du développement durable, les couvents du Québec appellent encore et toujours les architectes. Ils peuvent capitaliser sur une riche expérience. Ce numéro d’ARQ, La Revue d’architecture en brosse quelques traits.

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