5 juillet 1998

Arvida, cité industrielle – Une épopée urbaine en Amérique

Sillery et Brest, Septentrion et Institut de géoarchitecture, 1998, 272 p. ISBN 2-89448-129-2

En 1925, l’Aluminum Company of America choisit d’implanter une ville à quelque 250 kilomètres au nord de Québec autour de sa nouvelle usine. Arvida, comme on la nomma, deviendrait le projet urbain le plus ambitieux de l’Amérique du Nord.

Digne concrétisation de la cité industrielle de Garnier, Arvida mérite une place à part dans l’histoire : méticuleusement planifiée et construite par sa compagnie-mère, devenue Alcan, la ville, aujourd’hui intégrée à celle de Jonquière, est le miroir, voire la tête d’affiche, de l’épopée urbaine du vingtième siècle en Amérique. En 1950, vingt-cinq ans après sa fondation, Arvida, capitale de l’aluminium, était devenue symbole de modernité.

L’image spectaculaire en subsiste aujourd’hui. Celui qui survole Arvida la découvre avec étonnement, puisque l’histoire a oublié la ville : projet étatsunien en terre québécoise, d’abord renié par les Canadiens fervents de la Garden City que la ville n’épousait pas, décrié par les traditionalistes opposés à l’industrialisation, ou éclipsé, aux États-Unis, dès que l’Alcoa céda la ville aux mains étrangères canadiennes, Arvida n’a pas toujours eu la presse facile. Pourtant, au-delà des frontières, c’est à l’Amérique tout entière que son paysage, inégalé, appartient.

Abondamment illustré de plus de 300 photographies et dessins, cet ouvrage, né d’une thèse doctorale soutenue à l’Institut de géoarchitecture de l’Université de Bretagne occidentale, présente la naissance et l’évolution d’Arvida. Entre régionalismes et internationalisme, de la City Beautiful à la Charte d’Athènes, Arvida, cité modèle, invite à la découverte de grandes aventures : celle des villes et celle du vingtième siècle américain.

« Retour