Appel à communications : La construction de la mémoire régionale, Rimouski, 5 et 6 avril 2019
La construction de la mémoire régionale
Créateurs et passeurs mémoriels dans l’Est du Québec et ailleurs
Journées d’étude sur les mémoires régionales
Rimouski, 5 et 6 avril 2019
Depuis une vingtaine d’années, les concepts de patrimoine et d’identité structurent les débats sur l’héritage en Occident. Dans la société civile comme dans le monde universitaire, ils catalysent les oppositions, orientent les décisions et président à la création de programmes d’études et de recherche. Au cœur des réflexions sur le passé qui mobilisent actuellement les sciences humaines, la notion de mémoire représente un dénominateur commun.
La mémoire est la résultante d’un ensemble de représentations, elles‐mêmes générées ou lues à travers le filtre d’une variété de disciplines, qui fondent les identités régionales. Elle exprime, d’après la théorie platonicienne de l’iekôn, « la présence d’une chose absente » et renvoie à l’affirmation d’Aristote selon laquelle « la mémoire est du passé ». En prenant appui sur cette description phénoménologique, la mémoire peut s’entendre comme une construction culturelle en perpétuelle reformulation. Elle témoigne que quelque chose a eu lieu, est arrivé, en des temps et des lieux donnés.
La région comme cadre d’analyse de la mémoire connaît un renouveau avec le tournant culturel dans les sciences humaines. Ancrage territorial, objet d’utopie, source d’imaginaire ou cadre de gestion, la région permet d’initier un dialogue épistémologique, théorique et thématique entre des chercheurs de tous horizons disciplinaires.
Le groupe de recherche Archipel souhaite instaurer un cycle de journées d’étude avec pour principal objet la mémoire régionale. Dans le cadre de cette première édition, nous proposons d’étudierLe groupe de recherche Archipel souhaite instaurer un cycle de journées d’étude avec pour principal objet la mémoire régionale. la mémoire en portant une attention spécifique aux individus, aux familles, aux groupes et aux collectivités qui forgent, portent et transforment les représentations du passé, de même qu’aux facteurs sociaux, culturels et historiques qui déterminent les discours mémoriels régionaux. En somme, qui se souvient, et de qui se souvient‐on ?
Les propositions de communication pourront porter sur toutes les périodes préhistoriques et historiques et recouper les thèmes suivants :
- Les créateurs et les passeurs de la mémoire : les individus, groupes ou institutions qui jouent un rôle dans la construction et la transmission de la mémoire d’une région culturelle :
– institutions (municipalités, organismes, congrégations, associations, paroisses) et élites (dirigeants, religieux, érudits, entrepreneurs, politiques, villégiateurs) ;
‐ gens du commun et gens de métier (agriculteurs, pêcheurs, forestiers, artisans, ménagères, institutrices) ;
‐ personnages singuliers, réels ou imaginaires (héros, sorciers, guérisseurs, ermites, originaux, fantômes).
- La construction de la mémoire : de quelles manières créateurs et passeurs de mémoire ont‐ils été représentés ? Qui a participé à relayer la mémoire de ces acteurs, et au nom de quoi ? Quelles représentations de la région ont été produites par ces acteurs ? Sont-elles au cœur ou à la marge de la mémoire régionale ?
Les propositions de communication, d’environ 250 mots, peuvent être soumises jusqu’au 21 décembre 2018 à l’attention d’archipel@uqar.ca.
Comité organisateur : Manon Savard, Maxime Gohier, Karine Hébert et Jean‐René Thuot.
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Fondé en 2011 à l’UQAR, Archipel regroupe des chercheurs en histoire, en lettres et histoire littéraire, en géographie et en archéologie.